Crudessence au service des abeilles

Je suis pieds nus et en T-shirt sur le toit d’un bâtiment de Verdun. Il y a un puissant “buzz” sonore dans mes oreilles, tellement l’activité des milliers d’abeilles est élevée. Je suis en T-shirt et j’ai les deux bras à l’intérieur d’une ruche. Les abeilles me grimpent dessus. Je n’ai jamais été aussi près, ou plutôt aussi profondément dans une ruche auparavent. Jusqu’à aujourd’hui, je croyais que pour s’aventurer dans le monde de l’apiculture, il fallait porter des combinaisons d’astronautes et se préparer mentalement à être piqué. Et c’est d’ailleurs ce que croit la majorité de la population. Aujourd’hui, je vous assure du contraire. Pendant que je manipule les rayons et tente de trouver la reine au milieu de l’architecture de cire, Alex Mclean, cofondateur d’Alvéole, jeune entreprise montréalaise, m’explique avec émerveillement que la reine pond généralement de deux à trois fois son poids en œufs par jour, tous les jours. Après un rapide calcul mental, je comprends que c’est complètement surnaturel. C’est comme si une femme de 120 lbs accouchait de 30 bébés de 10 lbs par jour, tous les jours!!! C’est alors que je me dis que le miel doit être du sacré bon stock à manger. Et ça l’est!

Il y a quelques années, nous avions enlevé les produits venant de l’apiculture des restaurants Crudessence, car des adeptes du mouvement végétaliens avaient exercé une certaine pression, stipulant que le miel était issu de l’exploitation animale. En discutant avec Alex, qui installe quotidiennement des ruches sur les toits de Montréal, j’ai renoué avec mon instinct et remis le miel, le pollen et le propolis de l’avant. J’ai saisi que bien au contraire, encourager l’apiculture locale est une des façons de contribuer à la pollinisation de toute la végétation et ainsi assurer une sécurité pour la biodiversité alimentaire. À vrai dire, la plupart des fruits, des légumes, ou encore le café, le chocolat ou les noix, que nous consommons, n’existeraient pas sans les abeilles. Après avoir occupé toutes les fonctions disponibles dans la ruche, le moment est venu pour l’abeille d’entamer la dernière tâche de sa liste: s’envoler et butiner. Elle butinera pendant les dix derniers jours de sa courte vie de 45 jours. De l’aube au crépuscule, allant jusqu’à 5 km au-delà de sa colonie, elle récoltera le pollen de plus de 2000 fleurs par jour. Pour travailler autant pour des petits flocons de pollen, je me suis dit que ça devait être du sacré bon stock! Et ça l’est!

Le pollen récolté des centaines d’espèces végétales différentes contient les semences du monde. 45% de son poids constitue des protéines complètes bio-assimilables et simplifiées en acides aminés. De plus, contenant des minéraux, des oligoéléments ou encore du phytonutriment, il est l’aliment le plus complet sur terre. Avec cet or fragile et périssable, provenant directement de la nature, les abeilles en font du miel, l’aliment non transformé par l’homme le plus riche en calories disponible sur les cinq continents. Il peut aussi servir d’anti-bactérien, d’anti-inflammatoire, de cicatrisant… Bref, du sacré bon stock!

Lorsqu’on parle du miel en tant que produit de consommation, inévitablement on pense aussi à l’industrie, qui rime souvent avec profits au détriment du reste. Il est donc préférable de consommer des produits de la ruche près de chez vous, ou encore mieux, de votre toit ou de votre jardin. Une ruche peut produire jusqu’à 50 kg de miel en un été. Un apiculteur respectueux récoltera la moitié du miel et laissera l’autre moitié pour les abeilles, qui l’utiliseront en hiver comme seule et unique calorie afin de conserver leur température ambiante à 35° C… Oui oui, en hiver. Les abeilles ne piquent pas celui qui les manipule avec soin et offrent à celui qui les entretient un buzz de bonheur et d’énergie contagieux, ainsi que l’agréable impression de se sentir uni avec la nature. Depuis mon initiation, j’ai installé des ruches chez des amis dans les Laurentides, et je constate la magie qui s’opère chez ces personnes pour qui, quelques jours auparavant, le mot “abeille” rimait avec danger. Maintenant ils ont la piqûre de l’apiculture.

Pour plus d’informations au sujet d’Alvéole Montréal ou pour l’installation d’une ruche chez vous, c’est par ici: Alvéole Montréal.

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